Les différentes interventions chirurgicales gynécologiques
STERILISATION COELIOSCOPIQUE
En pratique
Entrée le matin même (à jeûn), en ambulatoire.
Consultation d'anesthésie faite.
Cadre légal, délai de reflexion et consentement écrit.
Signes d'Alerte
Si fièvre > 38,5°C
Si saignements
Si douleurs ne cédant pas aux calmants
> Contacter votre chirurgien
.
Ne pas oublier
Vos tenues.
Ordonnances de soins et retrait des fils
Ordonnances d'antalgiques.
La stérilisation par coelioscopie est une solution contraceptive définitive et irréversible, indiquée donc chez les femmes qui ne souhaitent plus de grossesse de façon certaine.
Elle consiste à mettre en place par coelioscocique, sous anesthésie générale, soit un clip (Clip de Filshie) au niveau de la trompe la rendant définitivement obstruée, ne permettant plus aux spermatozoïdes de rencontrer l’ovule, de sorte que toute fécondation devient impossible, soit en enlevant partie ou totalité de la trompe.
Cette méthode n'est donc pas hormonale, vos règles et cycles deviendront tout à fait naturels comme si vous n'avez aucune contraception.
La coelioscopie est une technique opératoire qui permet de réaliser des interventions chirurgicales à ventre fermé, c'est à dire sans ouvrir le ventre en grand. Un optique est introduit par le nombril. De l’air est insufflé dans la cavité abdominale pour créer un espace (pneumopéritoine) permettant une vision panoramique. Les instruments sont introduits dans le ventre par des petits orifices de 5 mm.
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Indications
Cette méthode est indiquée si :
Vous êtes certaine de ne plus vouloir d’enfant
Vous ne voulez ou ne pouvez plus utiliser une méthode de contraception temporaire
Vous avez respecté les conditions légales en France de la stérilisation définitive.
Quelques études tendent à retrouver un bénéfice sur le cancer de l'ovaire dans certaines populations.
Par contre, vous ne pouvez pas avoir recours à cette méthode si :
Vous êtes enceinte, ou l’avez été au cours de six dernières semaines
Vous avez une infection gynécologique active ou récente
Vous n’avez pas rempli les conditions légales
Vous avez un risque important ou une contre-indication à la coelisocopie ou à l'anetshésie.
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Modalités
Cette intervention se déroule sous anesthésie générale. Les images sont retranscrites par un écran situé au pied de la patiente, c'est la colonne vidéo.
L’installation est allongée le bras le long du corps.
L'intervention commence par mettre en place le systéme qui permettra d'introduire l'optique, c'est le trocart souvent ombilical. Il mesure généralement 10 mm de diamètre. Il va permettre d'insuffler un gaz inerte pour gonfler le ventre, créant ainsi une cavité où le chirurgien pourra regarder et traiter.
Puis les trocarts dits opérateurs, c'est à dire ceux qui servent à introduire les instruments de chirurgie (pinces, ciseaux, coagulation, ...). Ils sont généralement de 5 ou 10 mm. En général, deux trocarts, placés sur les côtés ou au milieu du bas du ventre, sont suffisants.
A la fin de l'intervention, les orifices sont refermés par des points de suture.
Les modalités légales : Loi N°2001-588 du 4 Juillet 2001 – Chapitre III (Légifrance)
Peut-être effectuée sur une personne majeure
Volonté libre et délibérée
Information claire et complète de la femme
Ne peut-être pratiqué que dans un établissement de santé
Le médecin doit informer et remettre un dossier écrit
Délais de réflexion de 4 mois
Confirmation écrite de la patiente à l’issu de ce délais
Un médecin non tenu de pratiquer l’acte mais doit informer de son refus
De plus un test de grossesse sanguin, appelé béta HCG, sera à effectuer 48h avant l'intervention. L'ordonnance vous sera remise lors de la programmation de votre intervention.
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En pratique
Lors de l’organisation de votre intervention, une consultation d’anesthésie est programmée, elle est indispensable et aura lieu, au minimum, 48 heures avant.
Lors de cette consultation, le médecin anesthésiste fait le point avec vous sur les modalités d’anesthésie (anesthésie générale), vérifie la faisabilité, évalue les risques et vous prescrit éventuellement un bilan sanguin pour vérifier sa normalité.
Lors de votre consultation, un dossier administratif dit de « pré-admission » sera effectué pour éviter trop de formalités lors de votre hospitalisation. Pour cela, il vous sera demandé de fournir votre identité, votre carte vitale, votre carte mutuelle, et le dossier préparé lors de l’organisation de votre intervention par votre chirurgien et sa secrétaire.
L’entrée se fait le matin même de l’intervention. Elle est effectuée en ambulatoire.
Vous devez être impérativement à jeun depuis minuit la veille, c’est à dire sans manger, ni boire, ni fumer. Certains médicaments peuvent être pris selon les recommandations de l’anesthésiste uniquement.
Il est nécessaire d’effectuer un champ opératoire, c’est à dire une épilation du site chirurgical, du nombril jusqu'au pubis (os du bassin, au dessus de la vessie).
Il est recommandé de ne pas apporter d'objet de valeur...
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Déroulement
Avant de partir au bloc opératoire, votre dossier est recontrôlé par l’équipe soignante.
Souvent un médicament vous est donné (prescrit par le médecin anesthésiste) pour vous « relaxé », c’est la pré-médication.
Un brancardier vous emmène au bloc opératoire.
Avant de commencer l’intervention, une perfusion sera posée (petit tuyau dans une veine pour passer les médicaments nécessaires à votre anesthésie et à votre intervention.
Votre dossier est à nouveau vérifié et l’équipe chirurgicale vous posera à nouveau des questions sur votre identité, le type de chirurgie prévue, … c’est la « check-list » mise en place pour améliorer votre sécurité, c’est la même partout en France.
Vous serez installé dans la salle d’intervention, et commencera votre anesthésie.
Durée de l’intervention : environ 30 min
Après l’intervention : Une perfusion est laissée si besoin mais vite retirée.
Juste après l’intervention, vous séjournerez en salle de réveil (SSPI: Service de Soins Post-Intervention) durant deux heures environ, puis un brancardier vous ramènera dans votre chambre.
Des antalgiques (calmants) sont prescrits, au début par la perfusion, puis par comprimés.
Des anticoagulants seront parfois faits par injection pour éviter des caillots dans les veines (phlébites).
La reprise de l’alimentation se fait dès le jour même.
Durée d’hospitalisation: en ambulatoire
A votre sortie, vous passerez par le service administratif, qui clôturera votre dossier administratif et vous remettra différents documents, dont un bulletin d’hospitalisation important à conserver.
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Post-opératoire
Suites normales:
L’air insufflé dans le ventre peut être à l’origine de douleurs pouvant irradier à l’épaule, comme des bretelles trop serrées ou en ceinture, comme une ceinture trop serrée. Ces douleurs surviennent dès l'intervention ou dans les 24-48h, qui suivent. Les antalgiques sont eficaces sur celles-ci.
La reprise du transit peut se faire lentement.
Le plus souvent les douleurs sont calmés par du paracétamol.
Les cicatrices de trocarts peuvent avoir été fermées avec du fils résorbables ou non. Si ce n’est pas le cas, ces fils sont à enlever en général au bout de 7 jours. Une ordonnance peut vous être donnée à la sortie.
Consignes : elles sont fonction de l’intervention, le repos est necessaire pour environ une petite semaine.
Arrêt de travail : celui ci vous sera fourni par votre chirurgien à votre sortie. En général, il est de 8 jours.
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Signes d'alerte
Tout évènement qui vous inquiète doit vous faire contacter votre médecin traitant ou votre chirurgien.
De façon classique, une fièvre > 38°C5 à deux reprises, des saignements anormaux, ou des douleurs importantes, des vomissements, des problèmes sur les cicatrices des incisions doivent vous faire contacter un médecin.
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Avantages, inconvénients et risques
Avantages : Absence de grande cicatrice visible, reprise plus rapide d’une activité, et diminution des douleurs post-opératoires, sont les avantages classiques de la coelioscopie.
Méthode d'emblée efficace dès la sortie de la clinique, sans nécessité de maintenir une contraception durant 3mois, ni d'effectuer un contrôle.
Possibilité d'effectuer d'autres gestes chirurgicaux en même temps.
Inconvénients :
Cette technique repose sur une vision indirecte, donc plus limitée. Certaines complications sont dûes à cette limite technique.
Des douleurs localisées au niveau des orifices de trocart, peuvent exister.
Nécessité d'une hospitalisation, d'un arrêt d'activité.
Risques : En cas de difficulté opératoire, votre chirurgien peut être contraint de transformer votre intervention en chirurgie conventionnelle en réalisant une laparotomie (ouverture classique du ventre).
Les risques sont essentiellement dépendant de l'ampleur de la chirurgie à effectuer. L'introduction des trocarts peuvent induire des plaies des intestins, des voies urinaires voire de gros vaisseaux sanguins. Lorsque ces complications sont identifiées durant l'intervention, elles sont prises en charge. Rarement, elles passent inaperçues, et c'est en post-opératoire que, devant des problèmes, le diagnostic peut-être porté.
Exceptionnellement, lors de l'insufflation du gaz, votre organisme ne supporte pas la pression, et necessite soit un arret de la coelioscopie, soit une transformation de la technique.
Plus fréquement, un hématome sur les points d'insertion des trocarts ou un abcès peuvent exister.
Auteur: Dr Geoffroy ATROUS
Mise en page: 8 Septembre, 2012
Mise à jour:
18 Mars, 2018